Philippe Besnard en companie du Dr Hoon Park, président de Cho Global Natural Farming (CGNF-USA) qui a introduit l'agriculture naturelle à Hawaii et au USA et à l'extrême gauche, Mr. Cho, fondateur de l'agriculture naturelle.
Projet de ferme expérimentale et centre de formation d'Agriculture Naturelle en Nouvelle Caledonie.
Présente par Philippe Besnard, diplôme en agriculture de L'université Mc Gill, Montréal, Québec, Canada et Professeur accredite de l'association CGNF international d'agriculture Naturelle, a Hawaii, USA.
Cette ferme expérimentale, véritable laboratoire de recherche a pour but de revitaliser l'économie agricole locale, de redonner un sens à l’alimentation issue du terroir et d'offrir une nouvelle appréciation pour la culture de la terre. Cette ferme pertinente face aux enjeux économiques de la Nouvelle Caledonie, fonctionnera selon les principes de l’agriculture naturelle. Dans un esprit de respect pour les communautés et dans le but de tisser des relations humaines animant la vie locale, s'attachera à préserver les techniques de cultures traditionnelles Mélanésienne.
La ferme se développera en polycultures : légumes, fruits, oeufs, lait. plantes aromatiques, céréales, légumineuses et produits transformés.
L’agriculture naturelle Coréenne, développée par Cho Han Kyu de L’institut d’agriculture naturelle de Janong, Corée du Sud.
Le système d'agriculture naturel révolutionnaire du Dr Cho observe les lois de la nature et est basé sur le monde microbien, la fondation de la vie. Cette méthode qui met l'accent sur les micro-organismes indigenes (MOI) attire l'attention du monde entier en raison de sa simplicité, sa rentabilité et son harmonie avec la nature. L'agriculture avec les MOI qui sont de petites colonies de bactéries, champignons et protozoaires est très économique et pratique sur le plan de la productivité des cultures et du bétail. Elle fournit une lueur d'espoir à des millions d'agriculteurs et de consommateurs du monde entier. l'Agriculture Naturelle de Mr. Cho s'est rapidement propagé et est pratiqué a l'échelle commerciale dans le monde entier avec succès dans plus de 30 pays. La Corée du Sud, le Japon, la Mongolie, la Chine, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, les Etats-Unis, et l'Inde pour n'en nommer que quelques-uns. M. Han Kyu Cho a élaboré et affiné ces pratiques depuis 40 ans et a formé un grand nombre de personnes à l'Institut Janong Natural Farming (www.janonglove.com).
L'agriculture naturelle contribue à réduire la pauvreté, la maladie et la destruction de l'environnement en fournissant un moyen alternatif de production alimentaire. Elle diminue notre dépendance aux intrants externes et aux combustibles fossiles et améliore considerablement la rentabilité des exploitations agricoles locales.
La crise de l'environnement et la dégradation des écosystèmes sont étroitement liés à l'agriculture moderne. Les méthodes agricoles actuelles de l'agriculture épuisent les ressources de la Terre. Il n'y a pas d'avenir durable pour l'utilisation abusif de produits chimiques, le transport de la nourriture et la perte dramatique de la biodiversité. Il est devenu urgent de changer nos méthodes agricoles.
Face a l'accroissement constant des coûts d'importation de nourriture, il apparaît urgent pour la Nouvelle Calédonie d'augmenter sa production alimentaire d'une manière durable. L'agriculture naturelle, qui respectent à la fois la nature et l'être humain, est une réponse adaptée à ce défi.
L'agriculture naturelle (AN) est basée sur le principe de l'interdépendance entre tous les êtres vivants. Elle vise à avoir un impact benefique sur l'environnement, en contraste avec les effets négatifs provenant de l'agriculture chimique industrialisé. L’agriculture naturelle inclut plusieurs principes de l’agriculture biologique (c.-à-d. pas d’herbicides ni de pesticides de synthèse; l’accent sur la durabilité; une production de qualité supérieure), mais elle a été développée en tant que système intégré complet comprenant des applications et des pratiques spécifiques. Les intrants sont préparés par les paysans avec des matériaux disponibles localement. Deux des principaux intrants de l’AN sont les micro-organismes indigènes (MOI) récoltés du sol (par ex. à proximité de la couche superficielle de feuilles mortes) et le jus de plante fermenté (JPF). La propagation et l’utilisation des micro-organismes du sol est une pratique qui gagne en popularité parmi un grand nombre de petits paysans, notamment en Asie.
L'agriculture naturelle reconnaît l'abondance de la nature et utilise les ressources locales pour la production. Sa philosophie est de maximiser le potentiel inné de la vie dans le sol en respectant le cycle nutritif et le développement des cultures.
Dans Natural Farming, Cho Han Kyu écrit : « Tous les intrants de l’agriculture naturelle peuvent être préparés avec différents matériaux n’importe où dans le monde. L’agriculture naturelle a un principe mais il existe une infinité de manières de la pratiquer. »
Comme l’AN utilise des intrants disponibles sur place (et donc peu coûteux), et qu’elle peut être adaptée à toutes sortes de situations.
Un des grands avantages de l’AN est qu’il est possible de l’appliquer à faible coût en préparant les intrants sur la ferme ou en les achetant d’un producteur local. Le système de l’AN demande de la réflexion et de la coordination de la part des paysans. Les paysans qui appliquent l’AN doivent être des gestionnaires en plus d’être des travailleurs.
Pourquoi devrait-on multiplier les microbes?
Caché dans le sol se trouve un vaste réseau trophique, un milieu vivant et dynamique. La multiplication et l’ajout de microbes du sol aux champs et aux jardins vise à renforcer ce réseau trophique du sol. Dans le sol, certains micro-organismes ont des effets bénéfiques, d’autres sont nuisibles et d’autres encore ont un effet neutre ou sont bénéfiques lorsque les micro-organismes bénéfiques dominent le réseau trophique et nuisibles lorsque les micro-organismes nuisibles dominent le réseau trophique. L’incorporation de micro-organismes bénéfiques a pour but de tenter de modifier la composition du sol pour que ceux-ci soient dominants.
D’autres pratiques agricoles peuvent aider à renforcer le réseau trophique du sol, notamment : la réduction du travail du sol, l’application de matière organique et l’utilisation de cultures de couverture. Mais la multiplication des microbes et leur application dans le sol est recommandée notamment lorsque le sol est extrêmement pauvre ou dans la transition de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique. La majorité des microorganismes dans un sol donné sont sans danger pour les plantes. Mais les microorganismes nuisibles peuvent se multiplier rapidement sous certaines conditions (par ex. la monoculture, l’utilisation abondante d’engrais et de pesticides chimiques). L’agriculture conventionnelle (basée sur les produits chimiques) a tendance à traiter les symptômes plutôt que les causes.
Les quatre principes de l’agriculture naturelle
L’agriculture naturelle vise fondamentalement à cultiver les plantes en assurant l’autonomie des paysans tout en protégeant l’environnement et en stimulant l’harmonie entre les être humains, les animaux et les végétaux en vue d’un développement durable. Le principe de base qui la sous-tend est que, sur terre, tout est en lien avec tout, dans la mesure où chaque fonction est servie par plusieurs éléments et que chaque élément sert plusieurs fonctions. La place relative des éléments est donc une clef essentielle du succès de la méthode et exige une observation minutieuse de la nature afin de recréer dans les champs cultivés le même type de symbiose, d’interaction entre les plantes.
L’agriculture naturelle se fonde sur quatre principes:
1. Une agriculture à budget zéro
Le coût de production pour l’agriculteur est quasiment nul. Dans la mesure où les plantes ne prélèvent que 1,5 à 2% des nutriments dans le sol (le reste provenant de l’air, l’eau et l’énergie solaire), il n’y a aucun besoin d’ajout d’engrais; les nutriments sont fournis par la nature (comme dans la forêt) et donc totalement gratuits. Le paysan utilise ses propres semences et protège les cultures avec des produits naturels qu’il collecte lui-même de telle sorte qu’il n’a besoin d’acheter ni intrants chimiques ni semences.
2. Intrants naturels
L’agriculture naturelle ne nécessite pas d’intrant chimique ni de compost organique mais promeut un catalyseur naturel de l’activité biologique du sol et une protection naturelle des maladies.
Les nutriments (azote, phosphate, potassium, fer, soufre, calcium) présents dans le sol ne le sont pas sous une forme disponible pour les plantes. Ils doivent d’abord être transformés par l’action de micro-organismes (bactéries, microbes, vers de terre locaux) qui sont normalement également présents dans le sol mais que l’utilisation excessive de produits chimiques a détruit. Il est donc nécessaire de les réintroduire par des méthodes naturelles telles que l’application de Micro-organismes indigenes ( moi).
D’autres mélanges naturels visant à lutter contre les insectes et autres ravageurs contiennent du tabac, du piment vert, de l’ail, du neem, divers fruits et fleurs tels que la pomme cannelle, la goyave, la grenade, la papaye, la lantana camara, et la datura blanche.
Ces catalyseurs, protecteurs et traitements naturels assurent la préservation de la qualité des sols, des eaux et des cultures et font de l’agriculture naturelle une agriculture véritablement durable.
3. Paillage
La paille répandue sur les champs (ou paillage) est l’un des piliers de l’agriculture naturelle à budget zéro. Il est en effet nécessaire de créer un micro-climat sous lequel les micro-organismes peuvent se développer de manière optimale, c’est à dire avec une température comprise entre 25 et 32°C, un taux d’humidité compris entre 65 et 72%, et de l’ombre.
4. Pluriculture
La pluriculture, par opposition à la monoculture qui a été imposée par l’agriculture industrielle et mécanisée, est la culture de deux espèces ou plus dans le même champ, pendant une saison, afin de promouvoir leur interaction. Elle est fondée sur l’affirmation qu’il existe une complémentarité entre les plantes que l’agriculture naturelle met à profit pour optimiser l’utilisation du sol et de ses nutriments.
Un exemple classique consiste à mélanger des espèces de longue durée ( Noix de coco, Mangue, Agrumes) avec des espèces de courte durée (comme de nombreux légumes, légumineuses, plantes médicinale et aromatiques) et des espèces de moyenne durée (telles que les bananes, papayes, pomme cannelles). La diversification des cultures doit en fait être décidée en fonction de la région et des conditions agro-climatiques.
La pluriculture permet de minimiser les risques pour le paysan qui peut profiter de la continuité des récoltes tout au long de l’année. En cas de perte d’une récolte, il peut aussi compter sur ses autres cultures. La présence de différentes espèces sur le même espace aide par ailleurs à limiter les maladies, certaines plantes agissant comme pesticides naturels contre les ravageurs d’autres plantes, tandis que la rotation des cultures protège contre les maladies endémiques. Parmi les autres avantages de la pluriculture figurent la protection de la biodiversité et une nutrition plus riche et équilibrée pour les familles paysannes.
L’agriculture naturelle au service des petits paysans
L’agriculture naturelle se concentre principalement sur les petites communautés et le groupe familial auxquels elle assure autonomie et moyens d’existence. Elle évite aux petits paysans de tomber dans la dépendance des prêteurs et l’exploitation par les grandes firmes multinationales qui dominent le marché agricole des intrants chimiques et des semences.
D’un point de vue économique, l’agriculture naturelle s’est révélée plus efficace en termes de coûts que l’agriculture industrielle, dans la mesure où les paysans ne dépensent pratiquement pas d’argent pour les intrants.
L’agriculture naturelle convient donc particulièrement bien aux petits paysans qui ne possèdent que quelques hectares de terres et ont des ressources financières limitées. Suite à la stagnation, voire à la baisse, de la productivité dans les terres utilisant les technologies modernes, l’agriculture naturelle s’est avérée plus productive, et ce de manière durable.
L’agriculture naturelle signifie aussi diversification des sources de revenus et augmentation de ces derniers par la culture et la vente de différents types de céréales, légumes, légumineuses, fruits et plantes médicinales, et ce grâce à la pluriculture et aux faibles coûts de production.
L’agriculture naturelle assure donc réellement à chaque paysan ses moyens d’existence. Alors que l’agriculture chimique s’apparentait au final à une agriculture de subsistance, les profits tirés de la vente des produits ne permettant pas de rembourser les prêts contractés pour cultiver la terre, l’agriculture naturelle à budget zéro permet aux paysans d’augmenter significativement leurs revenus.
De plus, l’agriculture naturelle ne consomme que 10% de l’eau et de l’électricité utilisées par l’agriculture chimique. En plus d’être moins coûteuse que l’agriculture moderne, elle peut donc être adaptée aux régions arides ou semi-arides.
Enfin, la diversification des cultures par l’agriculture naturelle favorise l’équilibre nutritionnel et aide à lutter contre la malnutrition en particulier dans les zones rurales. L’agriculture naturelle limite les risques sanitaires liés à la contamination des sols et des eaux par les produits chimiques.
En dernière analyse, l’agriculture naturelle réhabilite la petite paysannerie: elle redonne aux paysans dignité, fierté, confiance dans leurs propres savoirs et compétences par lesquels ils font de la petite agriculture une activité viable et durable, érigée en véritable philosophie de vie. Les agriculteurs naturels se révèlent ainsi être les vrais experts de l’agriculture durable.
Micro-organismes indigènes (MOI).
L’AN encourage l’utilisation généralisée des micro-organismes indigènes (MOI) que les paysans peuvent produire sur place. l’AN découragent l’utilisation de micro- organismes achetés et/ou importés ( micro-organismes efficaces, ME) parce que ces micro-organismes sont souvent inefficaces. Les micro-organismes indigènes (locaux) ont tendance à être plus forts et efficaces que ceux qui sont achetés. Ils ont aussi l’avantage de pouvoir être « préparés » sur place. l’AN considèrent que la vente des micro-organismes étrangers est trompeuse car si ces derniers peuvent être efficaces à court terme, ils meurent souvent dans le sol local.
Le livre de Cho Han Kyu explique : « Ce dont vous avez besoin est déjà présent autour de vous. » Comme les MOI sont adaptés aux conditions locales, ils survivent aux conditions climatiques changeantes. Comme les MOI sont prélevés près de la ferme dans un champ [ou une forêt] et sont cultivés à la température ambiante, ils sont adaptés aux conditions locales et se développent à la température ambiante.
Les MOI ont deux fonctions principales : elles décomposent la matière organique, et du coup libèrent des nutriments inorganiques que les plantes peuvent absorber, et ils créent d’autres composés comme les enzymes, l’acide lactique et l’azote assimilable (certains micro-organismes prennent l’azote présent dans l’air et le convertissent en une forme disponible aux plantes). Les MOI sont un mélange de micro-organismes connus et inconnus y compris des Azotobacter (qui fixent l’azote), des Actinomyces (qui suppriment des maladies), des levures (qui décomposent les glucides complexes) et des bactéries de l’acide lactique (qui décomposent la matière organique en milieu anaérobie). L’application de MOI est considérée comme l’élément fondamental pour rendre la terre fertile parce que lorsque combinée à de bonnes conditions et une disponibilité d’aliments, elle permet d’augmenter considérablement la population d’organismes bénéfiques dans le sol. Les champignons sont les premiers organismes à se développer. Le sol sain attire les autres micro-organismes et les organismes plus gros comme les lombrics.
Les forêts de bambou et les terreaux de feuilles contiennent des quantités abondantes de MOI. On récolte également les MOI dans les forêts de feuillus et les rizières. Il faut récolter et utiliser les MOI sans arrêt, même après que les champs se soient améliorés. La diversité est essentielle. Il n’est pas facile de déterminer si les micro-organismes sont bénéfiques ou nuisibles mais selon Cho Han Kyu, « une population de micro-organismes pleine de vitalité et diversifiée permet de contrôler les micro-organismes nuisibles et de créer un équilibre. »
Jus de plante fermenté (JPF).
Le jus de plante fermenté constitue une autre source de microbes du sol utilisée en AN. M. Amat décrit le JPF comme suit (traduction anglaise par Rick Burnette) : « Le jus de plante fermenté provenant de plantes vertes est un produit de la sève des cellules et de la chlorophylle. Du sucre brun ou de la mélasse est ajouté au mélange pour accroître la pression osmotique et ainsi causer la rupture des parois des cellules ainsi que la dégradation des parois par des enzymes produites par divers micro- organismes. Cela donne un jus de plante fermenté riche en nutriments et hormones végétales qui stimulent la croissance de divers types de plantes, d’animaux et de microbes. »
Les Coréens et Coréennes mangent le kimchi (un plat de végétaux fermentés) pour ses qualités nutritives et sa digestion facile. Cho Han Kyu a découvert que le trempage des graines dans le jus de kimchi résiduel améliore grandement la germination et la croissance des pousses. La préparation du JPF et du kimchi sont similaires sauf que le JPF est fait avec du sucre brun à la place du sel utilisé dans la préparation du kimchi traditionnel.
On peut préparer des JPF simples avec la patate aquatique (Ipomoea aquatica), les tiges de bananier, l’amarante-feuille, les pousses de bambou et les résidus de légume provenant du marché ou du jardin potager. Mais un grand nombre d’ingrédients sont disponibles : mauvaises herbes, résidus de culture et plantes indigènes. Selon Cho Han Kyu, « les plantes vertes qui poussent au début du printemps et celles qui demeurent vertes le plus tard à l’automne sont particulièrement efficaces. Les pousses de bambou et de marante (arrow-root) à croissance rapide sont également bonnes. Dans les régions tropicales, les feuilles de bananier, de papaye et de mangue sont excellentes. Les bourgeons latéraux de toutes les plantes contiennent des hormones de croissance rapide et sont excellents pour la JPF. »
Comment multiplier les microorganismes Indigènes (IMO 1)
En agriculture naturelle (AN), il existe plusieurs façons de récolter et de produire les microorganismes indigènes (MOI). Parmi les cinq types de MOI de l’AN, les MOI 1 sont les microorganismes indigènes produits à partir de microbes récoltés en forêt (MOI 1 méthode 1), autour du chaume de riz récolté (MOI 1 méthode 2) et directement des feuilles récoltées en forêt (MOI 1 méthode 3).
Pour récolter les MOI de la forêt, remplir une boîte en bois (ou faite d’entrenœuds de bambou fendu) mesurant jusqu’à 7 cm de côté avec du riz cuit à la vapeur. Ne pas compacter le riz pour permettre aux microorganismes tant anaérobies qu’aérobies de s’y loger. Couvrir la boîte d’une feuille de papier poreux (pour permettre à l’air d’entrer et de sortir) bien attachée avec une ficelle ou un élastique. Placer le récipient couvert dans un trou peu profond creusé dans le sol d’un secteur de la forêt où les feuilles tombent et se décomposent en présence de champignons. Le poids des feuilles s’accumulant sur la boîte ne doit pas faire toucher le papier avec la surface du riz. Durant la saison des pluies, protéger la boîte en couvrant la couche de feuilles tombées d’une feuille de plastique. Laisser la boîte sur place pendant de deux à dix jours (deux si le climat est chaud et 10 s’il est froid). La récolte de MOI forestiers est meilleure lorsque le sol est suffisamment humide, comme par exemple durant la saison des pluies.
Au moment de retirer la boîte de la forêt, une moisissure blanchâtre devrait avoir poussé sur le riz. Cette matière de MOI 1 récoltée (y compris le vieux riz) peut être mélangée avec de la mélasse (proportion de 1 contre 1) et fermentée dans des pots en argile pendant au moins un mois. La matière de MOI ainsi fermentée peut être utilisée pour préparer diverses solutions et produits de MOI. Par exemple, le produit de MOI fermenté peut être dilué dans de l’eau (à de 0,1 à 0,2 %) et vaporisé sur des plantules transplantées pour les aider à s’établir.
La terre de MOI est un autre produit de MOI 1. Elle est préparée en mélangeant dans un premier temps le produit de fermentation avec de l’eau et en appliquant ensuite la solution à un nouveau tas de compost. La solution aide à accroître l’activité microbienne du tas de compost et ainsi à raccourcir la période de compostage. Le compost de MOI 1 ainsi produit peut être appliqué en tant culture pour activer un lot plus important de terre de MOI. Il est recommandé d’appliquer une telle terre de MOI à une terre exploitée dans le passé avec des produits chimiques dont la teneur en matière organique est supérieure à 4 %. Cet amendement aide à rétablir un équilibre microbien et à améliorer la structure du sol.
En plus d’une méthode similaire de production de MOI 1 à partir de chaume provenant de champs de riz récolté (méthode 2), le livre d’Arnat contient une méthode un peu différente de cueillette de MOI présents dans la moisissure de feuilles (la troisième méthode de production de MOI 1). Dans la forêt, récolter des moisissures de feuille contenant des hyphes blancs. Les arbres à feuilles caduques contiennent plus demicroorganismes que les conifères. Mélanger une solution de JPF (jus de plante fermenté; pour plus de détails, voir ci-dessous) dilué dans l’eau à raison de 1:1 000, et faire bouillir. Laisser refroidir et ajouter ensuite suffisamment de riz à la vapeur pour obtenir la consistance d’un porridge. Mélanger ce porridge avec environ 1 l (quatre ou cinq tasses) de feuilles couvertes de moisissure blanche et laisser reposer pendant une nuit. Mélanger ce composé à du son de riz de manière à obtenir un mélange contenant de 65 à 70 % d’eau environ (c.-à-d. si l’on presse fermement une poignée de ce mélange, peu ou pas d’eau s’y échappera mais par la suite il ne se défait pas lorsque l’on ouvre la main). Faire un tas de ce mélange d’environ 30 ou 40 cm de hauteur. Ajouter du JPF et/ou de l’AAP (acide aminé de poisson) pour encourager l’activité microbienne. Couvrir le tas de chaume de riz pour incuber la croissance des MOI et conserver l’humidité. Maintenir le tas couvert pendant de cinq à sept jours. Par la suite, entreposer le produit à l’ombre à l’extérieur ou à l’intérieur. Semblable à la terre de MOI, ce produit de MOI peut être répandu sur un sol qui est déjà de bonne qualité (ayant une teneur en matière organique supérieure à quatre pourcent) mais qui a été exposé à une grande quantité de produits chimique agricoles afin d’accroître la population microbienne dans le sol. Il peut également être ajouté au compost.
Jus de plante fermenté (JPF; informations tirées de Natural Farming, un Livre de Cho Han Kyu)
Le jus de plante fermentée est un autre intrant courant de l’agriculture naturelle. Préparer le jus selon la méthode suivante : Récolter des plantes qui résistent au froid et poussent bien au printemps. On peut aussi utiliser une plante à croissance rapide et vigoureuse (ce type de plante contient des hormones de croissance très actives), des pousses de bambou par exemple. Les récolter lorsqu’elles sont petites et nettoyez-les pour en enlever la terre mais pas la peau. On peut également utiliser des plantes comme la fraise, le kiwi et le concombre (utiliser les bourgeons latéraux du concombre; ils poussent rapidement même si leur résistance au froid et aux maladies est faible). Dans le cas des concombres, couper « à 50 cm au-dessus... des racines durant la dernière partie de la période de récolte et suspendre les tiges de concombre à l’envers dans une bouteille. » Du jus suintera. Ce jus aurait une durée de vie de trois ans. Les pousses de banane et de patate aquatique (Ipomea aquatica) sont aussi excellentes.
Récoltez les plantes lorsqu’elles sont de saison mais préparez suffisamment de JPF pour vos besoins durant toute l’année. Il est souvent bon de donner du JPF produit à partir d’une plante à des plantes du même type. Cho Han Kyu recommande : « Redonnez à la plante ce qu’elle a produit. »
Évitez de récolter les plantes pour faire du JPF lorsque le soleil est très chaud (car le niveau d’humidité de la matière végétale pourrait être faible de sorte qu’aucun jus ne soit extrait) et les périodes de pluie abondante (laquelle emporte les bactéries d’acide lactique et les levures présentes sur les feuilles). Les plantes ont un niveau élevé de microbes et d’hormones végétales utiles juste avant l’aube. Cho Han Kyu recommande que les hommes fassent participer leurs épouses à ce travail car les femmes ont tendance à récolter avec plus de soin! Casser rapidement les points végétatifs. Utiliser le matériel récolté immédiatement pour préparer le JPF. Ainsi, vous obtiendrez le maximum de jus.
Notes sur les matériaux. Récipient. Utiliser un pot en argile ou un récipient en bois fait de cèdre japonais. On peut aussi utiliser un récipient de verre mais la qualité du JPF ne sera pas aussi bonne. Les récipients en verre devraient être recouverts de tissu ou de papier foncé pour bloquer les rayons du soleil. Éviter les récipients en acier inoxydable, fer ou plastique. Choisir un récipient ayant une petite ouverture pour réduire le contact de l’air mais aussi pour que le liquide puisse recouvrir les ingrédients.
Sucre brun. Utiliser de 1/3 à 1⁄2 du poids des ingrédients originaux (utiliser la proportion plus élevée si les ingrédients contiennent beaucoup d’eau). Le sucre blanc raffiné produit un JPF de moins bonne qualité. Le sucre brut est le meilleur choix. Selon le prix et la disponibilité, la mélasse et d’autres types de sucre sont utilisés en Thaïlande et ailleurs en Asie. On peut ajouter un peu de sel de mer en autant que la quantité soit inférieure à 1/3 de la quantité de sucre.
Placer un objet lourd sur le bocal (comme une pierre) pour en extraire l’air. Couvrir l’orifice, par exemple avec du papier poreux. Écrire la date et la liste des ingrédients sur le couvercle.
Préparation du JPF.
Récolter les ingrédients. Enlever la terre en secouant les morceaux de végétation et couper en morceaux de 5 à 10 cm. Utiliser seulement une sorte d’ingrédient dans un même récipient. Peser l’ingrédient et le sucre brun brut (s’il y a 7 kg de feuilles/pousses, ajouter 3 kg de sucre). Mélanger dans un grand bol avec les mains. Couvrir avec du papier journal et laisser reposer pendant de 1 à 2 heures. Transférer ensuite à un pot en argile. Le pot devrait être rempli aux 3⁄4 pour que la quantité d’airrequise réagisse avec les ingrédients. Placer un objet lourd sur les ingrédients (par ex. une pierre) et attacher du papier poreux au pot. Après un ou deux jours, enlever le poids et recouvrir le pot. Placer le pot à l’ombre et au frais où il ne sera pas perturbé pendant la fermentation. Laisser reposer pendant de 8 à 10 jours.
Pour utiliser, diluer le JPF dans de l’eau à une proportion de 1 contre 800 ou de 1 contre 1000. Par temps humide, utiliser un taux de dilution plus faible, par exemple, 1 cuillérée à soupe (15 ml) de JPF dans 10 litres d’eau correspond à une proportion de dilution de 1 contre 640.
Biographie de Philippe Besnard
Email: [email protected]
Bilingue francais-anglais. Parfaite maitrise de l'anglais parle et écrit issue de 25 années de vie en milieu anglophone au Canada et Etats Unis d'Amérique.
Formation Professionelle en agriculture:
D.E.S culture en Serres- CS de Chateaugay, Quebec, Canada- Avril 1987- Décembre 1989.
Diplome d'etudes Collégiales. College Mac Donald, St Anne de Bellevue. Quebec, Canada. 29 Octobre 1992.
Diploma en Agriculture- Horticulture, Mc Gill University, Montreal, Canada. 7 Juin 1995.
Certificat d'enseignant de l'agriculture Naturelle Coréenne par Mr Han Kyu Cho, le foundateur de la methode et directeur de Cho Global Natural Farming a Kohala, Hawaii, hiver 2010.
Experience de travail:
Technicien arboricole dans la cuture des fruits, a la ferme experimentale du gouvernement du Canada, Frelisburg, Quebec.
Philippe est spécialisée dans l'agriculture biologique durable et a acquis une expertise dans la production des légumes et fruits. Au cours des années Philippe a eu diverses expériences de travail dans un certain nombre de fermes en Europe, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis) et Hawaii.
Pendant son séjour à Hawaï, Philippe est le directeur de la ferme Ywam Kona (Université des Nations) où il enseigna aux étudiants l'agriculture naturelle.
Philippe a étudié et mise en pratique les principes de permaculture de l'Australien Bill Mollison qui est le fondement de la durabilité. Il s'agit de la compréhension de la création d'un éco-système aussi proche que possible de la nature mère, un système qui s'auto regénére et ne nécessitent que tres peu de ressources venant de l'extérieur. Dans sa formation professionnelle, Philippe a étudié le travail de Masanobu Fukuoka, dans son livre "The one straw revolution» et en fut inspiré d'en appliquer les principes.
Philippe a récemment étudié la technique coréenne de l'agriculture naturelle basée sur l'utilisation de micro-organismes indigenes (MOI) et d'autres préparations fermentés pour revitaliser en autre l'épuisement des sols issus de l'agriculture chimique. Cette technique d'agriculture revolutionaire donne des rendements exceptionnels et améliore considérablement les pratiques d'agricultures biologiques.
Au cours des année de travail en milieu agricole, il a étudié et expérimenté diverses techniques agricoles comme la récupération et le compostage des déchets humains, la poudre de roche, la farine d'os, un engrais organique provenant du broyât d'os ainsi que la farine de coquillages, le charbon de bois et les algues comme engrais.
Philippe experimenta avec succes l'application de l'eau de mer diluée comme supplément minéral sur les cultures de légumes et de fruits et comme remède pour les maladies fongiques / bactériennes. Il a été passionné par les propriétés étonnante de l'eau de mer et son application en agriculture tel que revele par le travail du Dr Maynard Murray dans son livre «Sea energy Agriculture". Ce livre expose par des experimentation et des etudes scientifique approfondis que l'eau de mer qui comprend 90 mineraux offre une solution pour les sols gravement appauvri de minéraux par l'érosion.
Après avoir reçu le diplome d'enseignant de l'agriculture Naturelle Coréenne en 2010, Philippe a voyagé pendant plus d'un an en Equateur, Espagne, France, la Martinique, la Dominique et la Nouvelle-Calédonie pour enseigner et pratique l'agriculture Naturelle sur les exploitations agricoles locales.
Philippe est disponible pour travailler comme consultant en agriculture naturelle partout dans le monde. Il a une passion et un dévouement à aider les gens vivant dans des regions éloignés à améliorer leur qualité de vie en developant une autonomie alimentaire issue d'une agriculture durable. Il aimerait offrir ses services pour mettre en place des Fermes d'agricultue naturelles dans les communautés locales.
Projet de ferme expérimentale et centre de formation d'Agriculture Naturelle en Nouvelle Caledonie.
Présente par Philippe Besnard, diplôme en agriculture de L'université Mc Gill, Montréal, Québec, Canada et Professeur accredite de l'association CGNF international d'agriculture Naturelle, a Hawaii, USA.
Cette ferme expérimentale, véritable laboratoire de recherche a pour but de revitaliser l'économie agricole locale, de redonner un sens à l’alimentation issue du terroir et d'offrir une nouvelle appréciation pour la culture de la terre. Cette ferme pertinente face aux enjeux économiques de la Nouvelle Caledonie, fonctionnera selon les principes de l’agriculture naturelle. Dans un esprit de respect pour les communautés et dans le but de tisser des relations humaines animant la vie locale, s'attachera à préserver les techniques de cultures traditionnelles Mélanésienne.
La ferme se développera en polycultures : légumes, fruits, oeufs, lait. plantes aromatiques, céréales, légumineuses et produits transformés.
L’agriculture naturelle Coréenne, développée par Cho Han Kyu de L’institut d’agriculture naturelle de Janong, Corée du Sud.
Le système d'agriculture naturel révolutionnaire du Dr Cho observe les lois de la nature et est basé sur le monde microbien, la fondation de la vie. Cette méthode qui met l'accent sur les micro-organismes indigenes (MOI) attire l'attention du monde entier en raison de sa simplicité, sa rentabilité et son harmonie avec la nature. L'agriculture avec les MOI qui sont de petites colonies de bactéries, champignons et protozoaires est très économique et pratique sur le plan de la productivité des cultures et du bétail. Elle fournit une lueur d'espoir à des millions d'agriculteurs et de consommateurs du monde entier. l'Agriculture Naturelle de Mr. Cho s'est rapidement propagé et est pratiqué a l'échelle commerciale dans le monde entier avec succès dans plus de 30 pays. La Corée du Sud, le Japon, la Mongolie, la Chine, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, les Etats-Unis, et l'Inde pour n'en nommer que quelques-uns. M. Han Kyu Cho a élaboré et affiné ces pratiques depuis 40 ans et a formé un grand nombre de personnes à l'Institut Janong Natural Farming (www.janonglove.com).
L'agriculture naturelle contribue à réduire la pauvreté, la maladie et la destruction de l'environnement en fournissant un moyen alternatif de production alimentaire. Elle diminue notre dépendance aux intrants externes et aux combustibles fossiles et améliore considerablement la rentabilité des exploitations agricoles locales.
La crise de l'environnement et la dégradation des écosystèmes sont étroitement liés à l'agriculture moderne. Les méthodes agricoles actuelles de l'agriculture épuisent les ressources de la Terre. Il n'y a pas d'avenir durable pour l'utilisation abusif de produits chimiques, le transport de la nourriture et la perte dramatique de la biodiversité. Il est devenu urgent de changer nos méthodes agricoles.
Face a l'accroissement constant des coûts d'importation de nourriture, il apparaît urgent pour la Nouvelle Calédonie d'augmenter sa production alimentaire d'une manière durable. L'agriculture naturelle, qui respectent à la fois la nature et l'être humain, est une réponse adaptée à ce défi.
L'agriculture naturelle (AN) est basée sur le principe de l'interdépendance entre tous les êtres vivants. Elle vise à avoir un impact benefique sur l'environnement, en contraste avec les effets négatifs provenant de l'agriculture chimique industrialisé. L’agriculture naturelle inclut plusieurs principes de l’agriculture biologique (c.-à-d. pas d’herbicides ni de pesticides de synthèse; l’accent sur la durabilité; une production de qualité supérieure), mais elle a été développée en tant que système intégré complet comprenant des applications et des pratiques spécifiques. Les intrants sont préparés par les paysans avec des matériaux disponibles localement. Deux des principaux intrants de l’AN sont les micro-organismes indigènes (MOI) récoltés du sol (par ex. à proximité de la couche superficielle de feuilles mortes) et le jus de plante fermenté (JPF). La propagation et l’utilisation des micro-organismes du sol est une pratique qui gagne en popularité parmi un grand nombre de petits paysans, notamment en Asie.
L'agriculture naturelle reconnaît l'abondance de la nature et utilise les ressources locales pour la production. Sa philosophie est de maximiser le potentiel inné de la vie dans le sol en respectant le cycle nutritif et le développement des cultures.
Dans Natural Farming, Cho Han Kyu écrit : « Tous les intrants de l’agriculture naturelle peuvent être préparés avec différents matériaux n’importe où dans le monde. L’agriculture naturelle a un principe mais il existe une infinité de manières de la pratiquer. »
Comme l’AN utilise des intrants disponibles sur place (et donc peu coûteux), et qu’elle peut être adaptée à toutes sortes de situations.
Un des grands avantages de l’AN est qu’il est possible de l’appliquer à faible coût en préparant les intrants sur la ferme ou en les achetant d’un producteur local. Le système de l’AN demande de la réflexion et de la coordination de la part des paysans. Les paysans qui appliquent l’AN doivent être des gestionnaires en plus d’être des travailleurs.
Pourquoi devrait-on multiplier les microbes?
Caché dans le sol se trouve un vaste réseau trophique, un milieu vivant et dynamique. La multiplication et l’ajout de microbes du sol aux champs et aux jardins vise à renforcer ce réseau trophique du sol. Dans le sol, certains micro-organismes ont des effets bénéfiques, d’autres sont nuisibles et d’autres encore ont un effet neutre ou sont bénéfiques lorsque les micro-organismes bénéfiques dominent le réseau trophique et nuisibles lorsque les micro-organismes nuisibles dominent le réseau trophique. L’incorporation de micro-organismes bénéfiques a pour but de tenter de modifier la composition du sol pour que ceux-ci soient dominants.
D’autres pratiques agricoles peuvent aider à renforcer le réseau trophique du sol, notamment : la réduction du travail du sol, l’application de matière organique et l’utilisation de cultures de couverture. Mais la multiplication des microbes et leur application dans le sol est recommandée notamment lorsque le sol est extrêmement pauvre ou dans la transition de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique. La majorité des microorganismes dans un sol donné sont sans danger pour les plantes. Mais les microorganismes nuisibles peuvent se multiplier rapidement sous certaines conditions (par ex. la monoculture, l’utilisation abondante d’engrais et de pesticides chimiques). L’agriculture conventionnelle (basée sur les produits chimiques) a tendance à traiter les symptômes plutôt que les causes.
Les quatre principes de l’agriculture naturelle
L’agriculture naturelle vise fondamentalement à cultiver les plantes en assurant l’autonomie des paysans tout en protégeant l’environnement et en stimulant l’harmonie entre les être humains, les animaux et les végétaux en vue d’un développement durable. Le principe de base qui la sous-tend est que, sur terre, tout est en lien avec tout, dans la mesure où chaque fonction est servie par plusieurs éléments et que chaque élément sert plusieurs fonctions. La place relative des éléments est donc une clef essentielle du succès de la méthode et exige une observation minutieuse de la nature afin de recréer dans les champs cultivés le même type de symbiose, d’interaction entre les plantes.
L’agriculture naturelle se fonde sur quatre principes:
1. Une agriculture à budget zéro
Le coût de production pour l’agriculteur est quasiment nul. Dans la mesure où les plantes ne prélèvent que 1,5 à 2% des nutriments dans le sol (le reste provenant de l’air, l’eau et l’énergie solaire), il n’y a aucun besoin d’ajout d’engrais; les nutriments sont fournis par la nature (comme dans la forêt) et donc totalement gratuits. Le paysan utilise ses propres semences et protège les cultures avec des produits naturels qu’il collecte lui-même de telle sorte qu’il n’a besoin d’acheter ni intrants chimiques ni semences.
2. Intrants naturels
L’agriculture naturelle ne nécessite pas d’intrant chimique ni de compost organique mais promeut un catalyseur naturel de l’activité biologique du sol et une protection naturelle des maladies.
Les nutriments (azote, phosphate, potassium, fer, soufre, calcium) présents dans le sol ne le sont pas sous une forme disponible pour les plantes. Ils doivent d’abord être transformés par l’action de micro-organismes (bactéries, microbes, vers de terre locaux) qui sont normalement également présents dans le sol mais que l’utilisation excessive de produits chimiques a détruit. Il est donc nécessaire de les réintroduire par des méthodes naturelles telles que l’application de Micro-organismes indigenes ( moi).
D’autres mélanges naturels visant à lutter contre les insectes et autres ravageurs contiennent du tabac, du piment vert, de l’ail, du neem, divers fruits et fleurs tels que la pomme cannelle, la goyave, la grenade, la papaye, la lantana camara, et la datura blanche.
Ces catalyseurs, protecteurs et traitements naturels assurent la préservation de la qualité des sols, des eaux et des cultures et font de l’agriculture naturelle une agriculture véritablement durable.
3. Paillage
La paille répandue sur les champs (ou paillage) est l’un des piliers de l’agriculture naturelle à budget zéro. Il est en effet nécessaire de créer un micro-climat sous lequel les micro-organismes peuvent se développer de manière optimale, c’est à dire avec une température comprise entre 25 et 32°C, un taux d’humidité compris entre 65 et 72%, et de l’ombre.
4. Pluriculture
La pluriculture, par opposition à la monoculture qui a été imposée par l’agriculture industrielle et mécanisée, est la culture de deux espèces ou plus dans le même champ, pendant une saison, afin de promouvoir leur interaction. Elle est fondée sur l’affirmation qu’il existe une complémentarité entre les plantes que l’agriculture naturelle met à profit pour optimiser l’utilisation du sol et de ses nutriments.
Un exemple classique consiste à mélanger des espèces de longue durée ( Noix de coco, Mangue, Agrumes) avec des espèces de courte durée (comme de nombreux légumes, légumineuses, plantes médicinale et aromatiques) et des espèces de moyenne durée (telles que les bananes, papayes, pomme cannelles). La diversification des cultures doit en fait être décidée en fonction de la région et des conditions agro-climatiques.
La pluriculture permet de minimiser les risques pour le paysan qui peut profiter de la continuité des récoltes tout au long de l’année. En cas de perte d’une récolte, il peut aussi compter sur ses autres cultures. La présence de différentes espèces sur le même espace aide par ailleurs à limiter les maladies, certaines plantes agissant comme pesticides naturels contre les ravageurs d’autres plantes, tandis que la rotation des cultures protège contre les maladies endémiques. Parmi les autres avantages de la pluriculture figurent la protection de la biodiversité et une nutrition plus riche et équilibrée pour les familles paysannes.
L’agriculture naturelle au service des petits paysans
L’agriculture naturelle se concentre principalement sur les petites communautés et le groupe familial auxquels elle assure autonomie et moyens d’existence. Elle évite aux petits paysans de tomber dans la dépendance des prêteurs et l’exploitation par les grandes firmes multinationales qui dominent le marché agricole des intrants chimiques et des semences.
D’un point de vue économique, l’agriculture naturelle s’est révélée plus efficace en termes de coûts que l’agriculture industrielle, dans la mesure où les paysans ne dépensent pratiquement pas d’argent pour les intrants.
L’agriculture naturelle convient donc particulièrement bien aux petits paysans qui ne possèdent que quelques hectares de terres et ont des ressources financières limitées. Suite à la stagnation, voire à la baisse, de la productivité dans les terres utilisant les technologies modernes, l’agriculture naturelle s’est avérée plus productive, et ce de manière durable.
L’agriculture naturelle signifie aussi diversification des sources de revenus et augmentation de ces derniers par la culture et la vente de différents types de céréales, légumes, légumineuses, fruits et plantes médicinales, et ce grâce à la pluriculture et aux faibles coûts de production.
L’agriculture naturelle assure donc réellement à chaque paysan ses moyens d’existence. Alors que l’agriculture chimique s’apparentait au final à une agriculture de subsistance, les profits tirés de la vente des produits ne permettant pas de rembourser les prêts contractés pour cultiver la terre, l’agriculture naturelle à budget zéro permet aux paysans d’augmenter significativement leurs revenus.
De plus, l’agriculture naturelle ne consomme que 10% de l’eau et de l’électricité utilisées par l’agriculture chimique. En plus d’être moins coûteuse que l’agriculture moderne, elle peut donc être adaptée aux régions arides ou semi-arides.
Enfin, la diversification des cultures par l’agriculture naturelle favorise l’équilibre nutritionnel et aide à lutter contre la malnutrition en particulier dans les zones rurales. L’agriculture naturelle limite les risques sanitaires liés à la contamination des sols et des eaux par les produits chimiques.
En dernière analyse, l’agriculture naturelle réhabilite la petite paysannerie: elle redonne aux paysans dignité, fierté, confiance dans leurs propres savoirs et compétences par lesquels ils font de la petite agriculture une activité viable et durable, érigée en véritable philosophie de vie. Les agriculteurs naturels se révèlent ainsi être les vrais experts de l’agriculture durable.
Micro-organismes indigènes (MOI).
L’AN encourage l’utilisation généralisée des micro-organismes indigènes (MOI) que les paysans peuvent produire sur place. l’AN découragent l’utilisation de micro- organismes achetés et/ou importés ( micro-organismes efficaces, ME) parce que ces micro-organismes sont souvent inefficaces. Les micro-organismes indigènes (locaux) ont tendance à être plus forts et efficaces que ceux qui sont achetés. Ils ont aussi l’avantage de pouvoir être « préparés » sur place. l’AN considèrent que la vente des micro-organismes étrangers est trompeuse car si ces derniers peuvent être efficaces à court terme, ils meurent souvent dans le sol local.
Le livre de Cho Han Kyu explique : « Ce dont vous avez besoin est déjà présent autour de vous. » Comme les MOI sont adaptés aux conditions locales, ils survivent aux conditions climatiques changeantes. Comme les MOI sont prélevés près de la ferme dans un champ [ou une forêt] et sont cultivés à la température ambiante, ils sont adaptés aux conditions locales et se développent à la température ambiante.
Les MOI ont deux fonctions principales : elles décomposent la matière organique, et du coup libèrent des nutriments inorganiques que les plantes peuvent absorber, et ils créent d’autres composés comme les enzymes, l’acide lactique et l’azote assimilable (certains micro-organismes prennent l’azote présent dans l’air et le convertissent en une forme disponible aux plantes). Les MOI sont un mélange de micro-organismes connus et inconnus y compris des Azotobacter (qui fixent l’azote), des Actinomyces (qui suppriment des maladies), des levures (qui décomposent les glucides complexes) et des bactéries de l’acide lactique (qui décomposent la matière organique en milieu anaérobie). L’application de MOI est considérée comme l’élément fondamental pour rendre la terre fertile parce que lorsque combinée à de bonnes conditions et une disponibilité d’aliments, elle permet d’augmenter considérablement la population d’organismes bénéfiques dans le sol. Les champignons sont les premiers organismes à se développer. Le sol sain attire les autres micro-organismes et les organismes plus gros comme les lombrics.
Les forêts de bambou et les terreaux de feuilles contiennent des quantités abondantes de MOI. On récolte également les MOI dans les forêts de feuillus et les rizières. Il faut récolter et utiliser les MOI sans arrêt, même après que les champs se soient améliorés. La diversité est essentielle. Il n’est pas facile de déterminer si les micro-organismes sont bénéfiques ou nuisibles mais selon Cho Han Kyu, « une population de micro-organismes pleine de vitalité et diversifiée permet de contrôler les micro-organismes nuisibles et de créer un équilibre. »
Jus de plante fermenté (JPF).
Le jus de plante fermenté constitue une autre source de microbes du sol utilisée en AN. M. Amat décrit le JPF comme suit (traduction anglaise par Rick Burnette) : « Le jus de plante fermenté provenant de plantes vertes est un produit de la sève des cellules et de la chlorophylle. Du sucre brun ou de la mélasse est ajouté au mélange pour accroître la pression osmotique et ainsi causer la rupture des parois des cellules ainsi que la dégradation des parois par des enzymes produites par divers micro- organismes. Cela donne un jus de plante fermenté riche en nutriments et hormones végétales qui stimulent la croissance de divers types de plantes, d’animaux et de microbes. »
Les Coréens et Coréennes mangent le kimchi (un plat de végétaux fermentés) pour ses qualités nutritives et sa digestion facile. Cho Han Kyu a découvert que le trempage des graines dans le jus de kimchi résiduel améliore grandement la germination et la croissance des pousses. La préparation du JPF et du kimchi sont similaires sauf que le JPF est fait avec du sucre brun à la place du sel utilisé dans la préparation du kimchi traditionnel.
On peut préparer des JPF simples avec la patate aquatique (Ipomoea aquatica), les tiges de bananier, l’amarante-feuille, les pousses de bambou et les résidus de légume provenant du marché ou du jardin potager. Mais un grand nombre d’ingrédients sont disponibles : mauvaises herbes, résidus de culture et plantes indigènes. Selon Cho Han Kyu, « les plantes vertes qui poussent au début du printemps et celles qui demeurent vertes le plus tard à l’automne sont particulièrement efficaces. Les pousses de bambou et de marante (arrow-root) à croissance rapide sont également bonnes. Dans les régions tropicales, les feuilles de bananier, de papaye et de mangue sont excellentes. Les bourgeons latéraux de toutes les plantes contiennent des hormones de croissance rapide et sont excellents pour la JPF. »
Comment multiplier les microorganismes Indigènes (IMO 1)
En agriculture naturelle (AN), il existe plusieurs façons de récolter et de produire les microorganismes indigènes (MOI). Parmi les cinq types de MOI de l’AN, les MOI 1 sont les microorganismes indigènes produits à partir de microbes récoltés en forêt (MOI 1 méthode 1), autour du chaume de riz récolté (MOI 1 méthode 2) et directement des feuilles récoltées en forêt (MOI 1 méthode 3).
Pour récolter les MOI de la forêt, remplir une boîte en bois (ou faite d’entrenœuds de bambou fendu) mesurant jusqu’à 7 cm de côté avec du riz cuit à la vapeur. Ne pas compacter le riz pour permettre aux microorganismes tant anaérobies qu’aérobies de s’y loger. Couvrir la boîte d’une feuille de papier poreux (pour permettre à l’air d’entrer et de sortir) bien attachée avec une ficelle ou un élastique. Placer le récipient couvert dans un trou peu profond creusé dans le sol d’un secteur de la forêt où les feuilles tombent et se décomposent en présence de champignons. Le poids des feuilles s’accumulant sur la boîte ne doit pas faire toucher le papier avec la surface du riz. Durant la saison des pluies, protéger la boîte en couvrant la couche de feuilles tombées d’une feuille de plastique. Laisser la boîte sur place pendant de deux à dix jours (deux si le climat est chaud et 10 s’il est froid). La récolte de MOI forestiers est meilleure lorsque le sol est suffisamment humide, comme par exemple durant la saison des pluies.
Au moment de retirer la boîte de la forêt, une moisissure blanchâtre devrait avoir poussé sur le riz. Cette matière de MOI 1 récoltée (y compris le vieux riz) peut être mélangée avec de la mélasse (proportion de 1 contre 1) et fermentée dans des pots en argile pendant au moins un mois. La matière de MOI ainsi fermentée peut être utilisée pour préparer diverses solutions et produits de MOI. Par exemple, le produit de MOI fermenté peut être dilué dans de l’eau (à de 0,1 à 0,2 %) et vaporisé sur des plantules transplantées pour les aider à s’établir.
La terre de MOI est un autre produit de MOI 1. Elle est préparée en mélangeant dans un premier temps le produit de fermentation avec de l’eau et en appliquant ensuite la solution à un nouveau tas de compost. La solution aide à accroître l’activité microbienne du tas de compost et ainsi à raccourcir la période de compostage. Le compost de MOI 1 ainsi produit peut être appliqué en tant culture pour activer un lot plus important de terre de MOI. Il est recommandé d’appliquer une telle terre de MOI à une terre exploitée dans le passé avec des produits chimiques dont la teneur en matière organique est supérieure à 4 %. Cet amendement aide à rétablir un équilibre microbien et à améliorer la structure du sol.
En plus d’une méthode similaire de production de MOI 1 à partir de chaume provenant de champs de riz récolté (méthode 2), le livre d’Arnat contient une méthode un peu différente de cueillette de MOI présents dans la moisissure de feuilles (la troisième méthode de production de MOI 1). Dans la forêt, récolter des moisissures de feuille contenant des hyphes blancs. Les arbres à feuilles caduques contiennent plus demicroorganismes que les conifères. Mélanger une solution de JPF (jus de plante fermenté; pour plus de détails, voir ci-dessous) dilué dans l’eau à raison de 1:1 000, et faire bouillir. Laisser refroidir et ajouter ensuite suffisamment de riz à la vapeur pour obtenir la consistance d’un porridge. Mélanger ce porridge avec environ 1 l (quatre ou cinq tasses) de feuilles couvertes de moisissure blanche et laisser reposer pendant une nuit. Mélanger ce composé à du son de riz de manière à obtenir un mélange contenant de 65 à 70 % d’eau environ (c.-à-d. si l’on presse fermement une poignée de ce mélange, peu ou pas d’eau s’y échappera mais par la suite il ne se défait pas lorsque l’on ouvre la main). Faire un tas de ce mélange d’environ 30 ou 40 cm de hauteur. Ajouter du JPF et/ou de l’AAP (acide aminé de poisson) pour encourager l’activité microbienne. Couvrir le tas de chaume de riz pour incuber la croissance des MOI et conserver l’humidité. Maintenir le tas couvert pendant de cinq à sept jours. Par la suite, entreposer le produit à l’ombre à l’extérieur ou à l’intérieur. Semblable à la terre de MOI, ce produit de MOI peut être répandu sur un sol qui est déjà de bonne qualité (ayant une teneur en matière organique supérieure à quatre pourcent) mais qui a été exposé à une grande quantité de produits chimique agricoles afin d’accroître la population microbienne dans le sol. Il peut également être ajouté au compost.
Jus de plante fermenté (JPF; informations tirées de Natural Farming, un Livre de Cho Han Kyu)
Le jus de plante fermentée est un autre intrant courant de l’agriculture naturelle. Préparer le jus selon la méthode suivante : Récolter des plantes qui résistent au froid et poussent bien au printemps. On peut aussi utiliser une plante à croissance rapide et vigoureuse (ce type de plante contient des hormones de croissance très actives), des pousses de bambou par exemple. Les récolter lorsqu’elles sont petites et nettoyez-les pour en enlever la terre mais pas la peau. On peut également utiliser des plantes comme la fraise, le kiwi et le concombre (utiliser les bourgeons latéraux du concombre; ils poussent rapidement même si leur résistance au froid et aux maladies est faible). Dans le cas des concombres, couper « à 50 cm au-dessus... des racines durant la dernière partie de la période de récolte et suspendre les tiges de concombre à l’envers dans une bouteille. » Du jus suintera. Ce jus aurait une durée de vie de trois ans. Les pousses de banane et de patate aquatique (Ipomea aquatica) sont aussi excellentes.
Récoltez les plantes lorsqu’elles sont de saison mais préparez suffisamment de JPF pour vos besoins durant toute l’année. Il est souvent bon de donner du JPF produit à partir d’une plante à des plantes du même type. Cho Han Kyu recommande : « Redonnez à la plante ce qu’elle a produit. »
Évitez de récolter les plantes pour faire du JPF lorsque le soleil est très chaud (car le niveau d’humidité de la matière végétale pourrait être faible de sorte qu’aucun jus ne soit extrait) et les périodes de pluie abondante (laquelle emporte les bactéries d’acide lactique et les levures présentes sur les feuilles). Les plantes ont un niveau élevé de microbes et d’hormones végétales utiles juste avant l’aube. Cho Han Kyu recommande que les hommes fassent participer leurs épouses à ce travail car les femmes ont tendance à récolter avec plus de soin! Casser rapidement les points végétatifs. Utiliser le matériel récolté immédiatement pour préparer le JPF. Ainsi, vous obtiendrez le maximum de jus.
Notes sur les matériaux. Récipient. Utiliser un pot en argile ou un récipient en bois fait de cèdre japonais. On peut aussi utiliser un récipient de verre mais la qualité du JPF ne sera pas aussi bonne. Les récipients en verre devraient être recouverts de tissu ou de papier foncé pour bloquer les rayons du soleil. Éviter les récipients en acier inoxydable, fer ou plastique. Choisir un récipient ayant une petite ouverture pour réduire le contact de l’air mais aussi pour que le liquide puisse recouvrir les ingrédients.
Sucre brun. Utiliser de 1/3 à 1⁄2 du poids des ingrédients originaux (utiliser la proportion plus élevée si les ingrédients contiennent beaucoup d’eau). Le sucre blanc raffiné produit un JPF de moins bonne qualité. Le sucre brut est le meilleur choix. Selon le prix et la disponibilité, la mélasse et d’autres types de sucre sont utilisés en Thaïlande et ailleurs en Asie. On peut ajouter un peu de sel de mer en autant que la quantité soit inférieure à 1/3 de la quantité de sucre.
Placer un objet lourd sur le bocal (comme une pierre) pour en extraire l’air. Couvrir l’orifice, par exemple avec du papier poreux. Écrire la date et la liste des ingrédients sur le couvercle.
Préparation du JPF.
Récolter les ingrédients. Enlever la terre en secouant les morceaux de végétation et couper en morceaux de 5 à 10 cm. Utiliser seulement une sorte d’ingrédient dans un même récipient. Peser l’ingrédient et le sucre brun brut (s’il y a 7 kg de feuilles/pousses, ajouter 3 kg de sucre). Mélanger dans un grand bol avec les mains. Couvrir avec du papier journal et laisser reposer pendant de 1 à 2 heures. Transférer ensuite à un pot en argile. Le pot devrait être rempli aux 3⁄4 pour que la quantité d’airrequise réagisse avec les ingrédients. Placer un objet lourd sur les ingrédients (par ex. une pierre) et attacher du papier poreux au pot. Après un ou deux jours, enlever le poids et recouvrir le pot. Placer le pot à l’ombre et au frais où il ne sera pas perturbé pendant la fermentation. Laisser reposer pendant de 8 à 10 jours.
Pour utiliser, diluer le JPF dans de l’eau à une proportion de 1 contre 800 ou de 1 contre 1000. Par temps humide, utiliser un taux de dilution plus faible, par exemple, 1 cuillérée à soupe (15 ml) de JPF dans 10 litres d’eau correspond à une proportion de dilution de 1 contre 640.
Biographie de Philippe Besnard
Email: [email protected]
Bilingue francais-anglais. Parfaite maitrise de l'anglais parle et écrit issue de 25 années de vie en milieu anglophone au Canada et Etats Unis d'Amérique.
Formation Professionelle en agriculture:
D.E.S culture en Serres- CS de Chateaugay, Quebec, Canada- Avril 1987- Décembre 1989.
Diplome d'etudes Collégiales. College Mac Donald, St Anne de Bellevue. Quebec, Canada. 29 Octobre 1992.
Diploma en Agriculture- Horticulture, Mc Gill University, Montreal, Canada. 7 Juin 1995.
Certificat d'enseignant de l'agriculture Naturelle Coréenne par Mr Han Kyu Cho, le foundateur de la methode et directeur de Cho Global Natural Farming a Kohala, Hawaii, hiver 2010.
Experience de travail:
Technicien arboricole dans la cuture des fruits, a la ferme experimentale du gouvernement du Canada, Frelisburg, Quebec.
Philippe est spécialisée dans l'agriculture biologique durable et a acquis une expertise dans la production des légumes et fruits. Au cours des années Philippe a eu diverses expériences de travail dans un certain nombre de fermes en Europe, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis) et Hawaii.
Pendant son séjour à Hawaï, Philippe est le directeur de la ferme Ywam Kona (Université des Nations) où il enseigna aux étudiants l'agriculture naturelle.
Philippe a étudié et mise en pratique les principes de permaculture de l'Australien Bill Mollison qui est le fondement de la durabilité. Il s'agit de la compréhension de la création d'un éco-système aussi proche que possible de la nature mère, un système qui s'auto regénére et ne nécessitent que tres peu de ressources venant de l'extérieur. Dans sa formation professionnelle, Philippe a étudié le travail de Masanobu Fukuoka, dans son livre "The one straw revolution» et en fut inspiré d'en appliquer les principes.
Philippe a récemment étudié la technique coréenne de l'agriculture naturelle basée sur l'utilisation de micro-organismes indigenes (MOI) et d'autres préparations fermentés pour revitaliser en autre l'épuisement des sols issus de l'agriculture chimique. Cette technique d'agriculture revolutionaire donne des rendements exceptionnels et améliore considérablement les pratiques d'agricultures biologiques.
Au cours des année de travail en milieu agricole, il a étudié et expérimenté diverses techniques agricoles comme la récupération et le compostage des déchets humains, la poudre de roche, la farine d'os, un engrais organique provenant du broyât d'os ainsi que la farine de coquillages, le charbon de bois et les algues comme engrais.
Philippe experimenta avec succes l'application de l'eau de mer diluée comme supplément minéral sur les cultures de légumes et de fruits et comme remède pour les maladies fongiques / bactériennes. Il a été passionné par les propriétés étonnante de l'eau de mer et son application en agriculture tel que revele par le travail du Dr Maynard Murray dans son livre «Sea energy Agriculture". Ce livre expose par des experimentation et des etudes scientifique approfondis que l'eau de mer qui comprend 90 mineraux offre une solution pour les sols gravement appauvri de minéraux par l'érosion.
Après avoir reçu le diplome d'enseignant de l'agriculture Naturelle Coréenne en 2010, Philippe a voyagé pendant plus d'un an en Equateur, Espagne, France, la Martinique, la Dominique et la Nouvelle-Calédonie pour enseigner et pratique l'agriculture Naturelle sur les exploitations agricoles locales.
Philippe est disponible pour travailler comme consultant en agriculture naturelle partout dans le monde. Il a une passion et un dévouement à aider les gens vivant dans des regions éloignés à améliorer leur qualité de vie en developant une autonomie alimentaire issue d'une agriculture durable. Il aimerait offrir ses services pour mettre en place des Fermes d'agricultue naturelles dans les communautés locales.